Que du bonheur…
19/12/2007 par La Passerelle |
« Je ne voulais pas venir à Planoise, me dit cette dame qui devait quitter la campagne une fois l’âge de la retraite arrivé pour s’installer à Besançon.
Je connaissais la réputation du quartier ! J’ai cherché au centre ville et dans les autres quartiers ; mais il a fallu se résoudre à venir ici. Mais en fin de compte je suis ravie. Il y a le monde entier sous mes fenêtres.
Et j’ai connu ça dans mon métier. Après avoir enseignéun temps, j’ai obtenu un agrément pour devenir «famille d’accueil». Oh, j’ai tout eu ! Des Français bien sûr, mais aussi des petits Turcs, des Arabes, des Africains… Ils m’ont tout fait : ils ont cassé ma vaisselle, ils m’ont insultée, ils m’ont volée : que du bonheur !
Quand je les vois aujourd’hui dans les rues, je me rappelle le beau métier que j’ai eu la chance de faire. C’est vraiment extraordinaire». Après avoir fait cette rencontre, j’ai vu ma factrice. Elle parcourt le quartier avec sa bicyclette et elle commence à proposer le calendrier des Postes ; elle s’y prend donc un peu à l’avance pour proposer ses voeux. Je me suis dit alors qu’elle aussi devait rencontrer un tas de monde, et un monde très divers ; car elle ne fait pas que de voir des boîtes à lettres ! Même si ses rencontres sont furtives, elle aurait sûrement bien des anecdotes émouvantes à nous raconter.
C’est pour ça que, malgré Internet et les mails et autres courriels qui m’apportent quotidiennement quantité de messages, j’aime bien voir le visage du facteur ou de la factrice. Ils sont à leur manière des passerelles vivantes et attachantes.
En ces fêtes de fin et de nouvelle année, ils vont bientôt m’apporter des lettres remplies de voeux.
En reçoivent-ils, eux qui les distribuent ? C’est pourquoi je leur formule des voeux planoisiens : colorés, tendres et violents, sages et turbulents ; bref, comme à vous tous : que du bonheur !