Les pionniers
12/06/2008 par La Passerelle |
Quand ils sont arrivés en 1968, Planoise était un vaste chantier avec cinq ou six immeubles en rase campagne, autant dire au milieu de nulle part. Beaucoup d’entre eux ne sont plus là -déménagements ou, hélas, décès- mais la Passerelle a voulu rendre hommage, pour cet anniversaire, à ceux qui sont restés fidèles non seulement à leur quartier mais, le plus souvent, à leur appartement d’origine. Ils quittaient souvent des logements trop petits, bruyants parfois insalubres (pas d’eau, pas de sanitaires, chauffage insuffisant et installation électrique défectueuse).
lls ont fait leur nid dans ce nouveau quartier qu’ils ont vu grandir. Il n’y avait pas de bus, pas de commerces, pas d’école, pas de médecins. La solidarité était de règle entre voisins. A l’automne ils ont fait une pétition pour avoir une école, les premiers bus ont circulé en 1970 et il fallait faire les courses au Suma de Saint-Ferjeux ou aux camions. Plusieurs personnes regrettent qu’on ne parle de Planoise que pour ce qui ne va pas bien. En revanche on ne parle pas des espaces verts, du centre Mandela, de toutes les structures mises en place pour les enfants. Elles apprécient particulièrement toutes les commodités : concentration de commerces, médecins, hôpital, banques, marchés… Je ne quitterai Planoise “que les pieds devant” ! “Pourquoi je n’ai pas voulu une maison ? Parce que je n’aurais plus jamais eu de vacances !” Mme Morales : pendant des années elle a travaillé à la bibliothèque Jean Moulin. “Les enfants étaient comme à la campagne, il y avait des boeufs tout près”. “C’était un quartier idéal pour les enfants, on partageait tout, on se connaissait tous. Maintenant on ne connaît plus ses voisins”.
Mme Lacordaire se souvient des courses dans les escaliers pour arriver au camion du boulanger ou de l’épicier “mais on était jeunes. Planoise au début c’était le paradis”. Tous regrettent l’esprit de solidarité qui a disparu et déplorent les actes d’incivilité qui se multiplient du fait d’adolescents ou de jeunes adultes.
Les témoins :
Rue de Franche-Comté : M. et Mme Bruot, Mme Hirschy, Mme Lacordaire, Mme Moralès, Mme Roncari, famille Zelmat.
Rue de Dijon : M. et Mme Aguilar, M. et Mme Battaglia, Mme Curty, Mme D’Agostino, M. et Mme Florès, Mme Gagliardi, M. et Mme Minoret, M. et Mme Riffey, Mme Urbin, Mme Voisin.